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Marchés boursiers et économie

Publié le Mis à jour le

Lettre financière - 4e trimestre 2023

Revue des marchés
Par l'équipe de Gestion des placements de Gestion FÉRIQUE

Férique

Sommaire

À l'approche de 2023, les marchés boursiers mondiaux étaient confrontés à de multiples risques, engendrant un pessimisme généralisé parmi les investisseurs quant aux perspectives de l'année à venir. En effet, après une année 2022 tumultueuse et un resserrement monétaire agressif visant à endiguer l’inflation la plus élevée depuis des décennies dans les pays développés, le consensus estimait que l’économie mondiale allait plonger dans une récession plus tôt que tard. Finalement, les économies mondiales ont généralement fait preuve d’une résilience plus grande qu’anticipé et les marchés boursiers mondiaux ont conclu l’année en forte hausse. Certains indices ont même flirté, voire dépassé, des sommets historiques. 

Retour sur le 4e trimestre de l’année

Le 4e trimestre a débuté par un mois d’octobre mouvementé. Les marchés boursiers mondiaux ont chuté, entraînés par les craintes que les politiques de taux « plus élevés, plus longtemps »  des banques centrales ne fassent basculer l’économie mondiale dans une récession et par la montée des risques géopolitiques au Moyen-Orient. En novembre, la situation inverse s’est produite et les marchés mondiaux ont connu une reprise significative. Cette performance est principalement attribuée à la baisse des taux obligataires (à ne pas confondre avec le taux directeur des banques centrales), alimentée par la conviction des investisseurs que la Réserve fédérale américaine (Fed) et d'autres banques centrales sont sur le point de remporter leur combat contre l’inflation et tout en douceur. La tendance à la hausse s'est maintenue en décembre, soutenue par la décision de la Fed de maintenir le taux directeur inchangé lors de sa dernière réunion. De plus, les responsables de la Fed ont même indiqué prévoir des baisses de taux en 2024, selon les projections publiées à la suite de leur rencontre. Cette orientation a propulsé les indices boursiers mondiaux vers des sommets historiques, les acteurs du marché anticipant désormais des assouplissements significatifs des conditions de financement de la part des principales banques centrales mondiales dans les mois à venir.

Variation
T4-2023
Variation
1 an
Indices (%)
Obligations canadiennes
      Obligations universelles FTSE Canada
      Obligations universelles FTSE Canada 8,3 6,7
Actions canadiennes
       S&P/TSX Composite
      S&P/ TSX Composite 8,1 11,8
Actions américaines ($ CA)
       S&P 500
       S&P 500 8,9  22,9
Actions internationales ($ CA)
      MSCI Asie Pacifique (tous pays)
      MSCI Asie Pacifique (tous pays) 5,3 8,8
      MSCI Europe
      MSCI Europe 8,4 17,4
      MSCI Monde (ex. Canada)
      MSCI Monde (ex. Canada) 8,8 21,4
      MSCI Marchés émergents
      MSCI Marchés émergents 5,3 7,3

  Sources : FTSE International Limited, S&P Dow Jones Indices LLC et MSCI Inc.

Fermeture
12-31-23
Variation
T4-23
Variation
1 an
Taux d'interêt au Canada (%)
Taux directeur
Taux directeur 5,00 0,00 0,75
Produits de base ($ US)
Pétrole (WTI)
Pétrole (WTI) 71,89 $ -21,6 % -10,6 %
Or
Or 2 060,96 $ 9,7 % 13,7 %
Devises
EUR/CAD
EUR/CAD 1,46 -1,2 % 1,2 %
JPY/CAD
JPY/CAD 0,01 1,9 % -9,4 %
USD/CAD
USD/CAD 1,32 -2,7 % -2,4 %

  Sources : Banque du Canada, Fundata, Agence d'information sur l'énergie des États-Unis.

Rendements nets de frais au 31 décembre 2023 (%)

T4-2023 1 an 3 ans 5 ans 10 ans
Portefeuilles FÉRIQUE
Portefeuille FÉRIQUE Conservateur
Portefeuille FÉRIQUE Conservateur 6,1 6,2 0,3 2,5 n/d
Portefeuille FÉRIQUE Pondéré
Portefeuille FÉRIQUE Pondéré 6,5 6,8 1,9 4,0 3,6
Portefeuille FÉRIQUE Équilibré
Portefeuille FÉRIQUE Équilibré 7,5 10,5 2,8 5,8 5,2
Portefeuille FÉRIQUE Croissance
Portefeuille FÉRIQUE Croissance 7,7 12,1 2,2 6,5 n/d
Portefeuille FÉRIQUE Audacieux
Portefeuille FÉRIQUE Audacieux 7,6 12,8 2,9 7,3 n/d
Fonds de revenu
FÉRIQUE Revenu court terme
FÉRIQUE Revenu court terme 1,3 5,1 2,3 1,9 1,4
FÉRIQUE Obligations canadiennes
FÉRIQUE Obligations canadiennes 8,1 6,8 -2,5 1,1 1,9
FÉRIQUE Obligations mondiales de développement durable
FÉRIQUE Obligations mondiales de développement durable 6,5 5,7 n/d n/d n/d
FÉRIQUE Revenu mondial diversifié
FÉRIQUE Revenu mondial diversifié 6,1 6,6 -1,0 1,9 n/d
Fonds d'actions
FÉRIQUE Actions canadiennes de dividendes
FÉRIQUE Actions canadiennes de dividendes 6,6 5,9 10,5 7,8 5,8
FÉRIQUE Actions canadiennes
FÉRIQUE Actions canadiennes 7,2 8,9 10,3 11,9 6,9
FÉRIQUE Actions américaines
FÉRIQUE Actions américaines 9,1 21,9 10,2 13,2 12,2
FÉRIQUE Actions européennes
FÉRIQUE Actions européennes 10,5 18,3 3,7 7,5 5,3
FÉRIQUE Actions asiatiques
FÉRIQUE Actions asiatiques 4,0 7,2 -5,2 3,0 5,3
FÉRIQUE Actions de marchés émergents
FÉRIQUE Actions de marchés émergents 5,3 7,9 -6,7 2,8 n/d
FÉRIQUE Actions mondiales de dividendes
FÉRIQUE Actions mondiales de dividendes 5,9 10,8 10,2 11,1 10,3
FÉRIQUE Actions mondiales de 
développement durable
FÉRIQUE Actions mondiales de 
développement durable
7,8 12,5 n/d n/d n/d
FÉRIQUE Actions mondiales d'innovation
FÉRIQUE Actions mondiales d'innovation 10,8 29,7 n/d n/d n/d

Source : Trust Banque Nationale.

Titres à revenu fixe

Revenu fixe canadien

Les deux dernières années ont été difficiles pour les investisseurs obligataires et la situation ne semblait pas différente jusqu’au début du quatrième trimestre de cette année. Or, le marché des titres à revenus fixes canadiens a clôturé l’année 2023 de manière remarquable. En effet, l'indice des obligations universelles FTSE Canada a enregistré un rendement trimestriel de 8,3 %. Cette performance s'explique principalement par la baisse des taux obligataires tout au long du quatrième trimestre. À titre informatif, les taux des obligations d’une échéance de 10 ans ont baissé d’environ 90 points de base au cours du trimestre. Ces baisses ont ainsi entraîné la hausse du prix des obligations.

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Plusieurs facteurs expliquent cette baisse de la courbe des taux. Tout d'abord, l'économie canadienne a commencé à montrer des signes de ralentissement. Elle s'est même contractée de manière inattendue au troisième trimestre, tandis que la croissance de l'économie était nulle au mois d'octobre selon Statistiques Canada. Ensuite, le discours des banques centrales a évolué au cours du dernier trimestre. La Banque du Canada (BdC), tout comme la Fed, a maintenu son taux directeur inchangé lors de sa dernière réunion en décembre. De plus, ses responsables ont même révélé être plus optimistes quant aux perspectives de l'évolution de l'inflation.

Perspectives

De nombreux investisseurs estimaient en début de trimestre que le marché obligataire n’avait jamais paru aussi attractif depuis des années, à la suite de sa déroute historique en 2022. Les perspectives sont donc généralement positives. Les taux d’intérêt à court et à long terme semblent avoir atteint un plafond à la fin du troisième trimestre de 2023 et l’inflation, mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC), montre des signes encourageants au Canada.

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Cependant, le risque que les taux remontent de nouveau n’est pas nul. L’inflation demeure encore au-dessus de sa fourchette cible de 1 % à 3 %. La BdC ne crie donc pas encore victoire et ne ferme pas non plus la porte à d’autres hausses de taux si l’inflation devait reprendre. Les publications des données économiques continueront donc à être surveillées de près, surtout le taux de chômage qui agit comme un indicateur avancé de l’économie. 

Malgré cela, l’élan économique montre des signes d’essoufflement, ce qui contribue en partie à atténuer les pressions exercées sur la BdC pour qu’elle maintienne des hausses de taux. 

MARCHÉS BOURSIERS

.

Actions canadiennes

Le marché boursier canadien a affiché un rendement de 8,1 % pour le quatrième trimestre de l’année, selon l’indice composé S&P/TSX.

L’engouement des investisseurs pour les actions liées à l’intelligence artificielle a propulsé les titres technologiques à la hausse en 2023. Les « Big Techs » américaines, telles qu’Alphabet, Amazon.com ou Meta Platforms, ou bien les entreprises de semiconducteurs, telles que NVIDIA ou Advanced Micro Devices, ont notamment fait la une à plusieurs reprises. Or, le secteur des technologies de l’information du marché canadien n’a pas été en reste et a lui aussi très fortement bénéficié de cette frénésie, surpassant même ses pairs américains. En effet, le secteur des technologies de l’information de l’indice composé S&P/TSX a conclu l’année avec un rendement trimestriel de près de 25 % et de près de 70 % pour l’année 2023 au complet. Les titres Lightspeed Commerce et Shopify ont été les meneurs de ce secteur, dégageant des gains d’environ 45 % et 39 % respectivement sur le trimestre.

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Actions américaines

Le marché américain a lui aussi enregistré un trimestre de forte performance, l’indice S&P 500 enregistrant neuf semaines consécutives de gains et se rapprochant même de son sommet historique de janvier 2022. Finalement, l’indice S&P 500 a affiché un rendement de 8,9 % en dollars canadiens et ces gains ont même été atténués par l’appréciation du dollar canadien vis-à-vis du dollar américain. Fait intéressant, les actions américaines ont été menées tout au long de l’année par une hausse des « Sept magnifiques », soit les plus grandes sociétés de l’indice S&P 500 en termes de capitalisation boursière, stimulées par l’essor de l’intelligence artificielle et par des signes indiquant que la Fed était prête à commencer à réduire son taux directeur en 2024. NVIDIA, Meta Platforms et Tesla ont même atteint des hausses de plus de 100 % en 2023 (en $ US).

La résilience de l’économie américaine a particulièrement surpris cette année alors que le consensus anticipait, en début d’année, que l’économie entrerait en récession au courant de 2023. Désormais, le consensus estime même que l’économie américaine pourrait être en train de connaître un « atterrissage en douceur ». Rappelons que le concept d’« atterrissage en douceur » réfère à un scénario dans lequel une économie ralentit graduellement son taux de croissance sans entrer en récession, et ce de manière contrôlée.  

Au cours des derniers mois, les économistes ont même révisé à la hausse leurs prévisions de croissance du PIB américain pour 2024. Il est intéressant de noter que l’optimisme à l’égard de cet « atterrissage en douceur » et des prévisions pour l’économie américaine est largement limité aux États-Unis.

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Cependant, éviter une récession après une hausse aussi agressive des taux d’intérêt est un exercice difficile. Depuis les années 1980, la Fed n’a réussi qu’une seule fois à augmenter les taux d’intérêt sans que l’économie américaine ne tombe en récession. C’était en 1995. Or, les hausses de taux débutées en 1994 avaient tout de même entraîné des conséquences sur les marchés boursiers et obligataires. 

Actions internationales et émergentes

Les actions européennes ont, elles aussi, profité de la rhétorique selon laquelle les principales banques centrales allaient assouplir leur politique monétaire, et particulièrement la Banque centrale européenne. De plus, les perspectives des investisseurs allemands se sont améliorées, laissant entrevoir la possibilité d'une stabilisation de la plus grande économie européenne à mesure que l'inflation se replie. L’indice MSCI Europe a terminé la période avec un gain de 8,4 % en dollars canadiens.

Le marché asiatique a clôturé le quatrième trimestre avec un rendement de 5,3 % en dollars canadiens, d'après l'indice MSCI tous pays Asie-Pacifique. Le Japon a notamment le plus contribué à la performance. En effet, la troisième économie connaît actuellement l’inflation la plus rapide depuis plus de 30 ans, principalement grâce à une augmentation des salaires. Cette inflation est favorable pour le pays, signe de reprise de la croissance après des années de déflation ou d'inflation modérée. Les perspectives économiques pour le Japon sont donc favorables. En effet, fin décembre, le gouvernement a revu à la hausse ses prévisions de croissance économique pour l'année 2023, tandis que les investisseurs anticipent un changement de cap de la Banque du Japon, qui devrait abandonner sa politique monétaire ultra-accommodante et assouplir ses mesures de contrôle de la courbe des taux. 

Cette performance contraste fortement avec celle de la Chine. Le pays fait face à de nombreux enjeux : une crise du secteur immobilier, une pénible reprise des activités manufacturière, une perte de confiance des investisseurs en son potentiel de croissance et une possible déflation.  La déflation fait référence à une baisse générale et prolongée des prix des biens et services dans une économie. Dans le cas de la Chine, celle-ci met en évidence une faible demande intérieure. 

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Malgré tout, l’indice MSCI Marchés émergents a terminé le trimestre avec un gain de 5,3 % en dollars canadiens, porté par Taïwan et la Corée du Sud notamment. Ces pays ont fortement bénéficié de la surperformance du secteur des technologies de l’information, en lien avec le développement de l’intelligence artificielle.

Perspectives et risques liés aux marchés boursiers

Les perspectives des investisseurs pour l’année 2024 sont partagées, et particulièrement aux États-Unis. Comme mentionné précédemment, le marché reflète actuellement un « atterrissage en douceur » de l’économie américaine et une poursuite de la croissance en 2024. Cependant, certains estiment qu’il est encore trop tôt pour crier victoire et que le risque de récession est encore bien présent, voire peut-être même sous-estimé. La guerre commerciale avec la Chine n’est pas non plus à oublier et une des conséquences pourrait être une reprise de l’inflation. Ailleurs dans le monde, les perspectives d’une récession sont encore bien ancrées. 

Une chose est sûre, les investisseurs s’attendent à ce que les politiques monétaires s’assouplissent et que les taux d’intérêt diminuent en 2024. Reste à savoir si les anticipations seront alignées avec les actions des banques centrales et quel sera le rythme de ces baisses. Une baisse précipitée des taux pourrait relancer l’inflation tandis qu’une baisse trop tardive pourrait bien faire succomber les économies en récession sous le poids des taux d’intérêt.

La désynchronisation des actions des banques centrales pourrait aussi avoir un impact non négligeable sur l’économie mondiale. En effet, une désynchronisation des politiques des banques centrales peut contribuer à des disparités dans les taux de croissance économique entre différents pays ou régions. Elle peut également entraîner des fluctuations de change importantes et donc avoir un impact sur le commerce international, en touchant la compétitivité des exportations et importations. Les flux de capitaux peuvent également être affectés, les investisseurs cherchant à investir dans les pays offrant des taux d'intérêt plus élevés, ce qui pourrait augmenter la volatilité des marchés financiers. 

Finalement, le risque géopolitique reste élevé. La guerre en Ukraine, qui dure maintenant depuis près de deux ans, la situation au Moyen-Orient et de nouvelles tensions en mer Rouge ne sont pas des éléments à négliger. 

Conclusion

Essayer de se synchroniser avec le marché est un exercice périlleux et difficile. L’année 2023 en a été le parfait exemple. Pourtant, le consensus était assez clair. L’économie mondiale se dirigeait vers une récession et le marché monétaire n’avait jamais semblé aussi attrayant. Pourtant, les obligations ont continué de chuter pendant la majorité de l’année tandis que les actions grimpaient sous l'emprise de la frénésie pour l’intelligence artificielle. 

Or, les prévisions économiques impliquent beaucoup de facteurs et les comparaisons historiques sont presque inexistantes. Par conséquent, assurez-vous que vos investissements soient adaptés à votre tolérance au risque et à vos besoins de liquidité, tout en gardant une perspective à long terme pour atteindre vos objectifs.

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