Sommaire
Le troisième trimestre 2025 a mis en évidence la capacité des marchés financiers à progresser malgré un environnement chargé d’incertitudes économiques et politiques. Entre résultats d’entreprises solides, assouplissements monétaires confirmés, tensions commerciales persistantes et craintes liées à une fermeture du gouvernement américain, les investisseurs ont dû composer avec un mélange de facteurs favorables et défavorables.
Dès juillet, les marchés boursiers se sont hissés vers de nouveaux sommets, portés par la vigueur des secteurs technologiques et la stabilité des politiques monétaires. En août, l’optimisme a perduré, alimenté par des perspectives de baisse de taux et par le maintien d’un sentiment favorable au risque, même si les tensions commerciales entre le Canada et les États-Unis sont demeurées en toile de fond. Enfin, septembre a été marqué par la première réduction de taux de la Réserve fédérale américaine en neuf mois, ce qui a renforcé l’enthousiasme des marchés. Toutefois, la menace imminente d’une fermeture du gouvernement américain a jeté une ombre en fin de trimestre, soulevant des inquiétudes quant à la disponibilité des données économiques clés et compliquant la tâche de la banque centrale.
Malgré cette toile de fond contrastée, les marchés boursiers mondiaux ont affiché des performances notables. L’indice canadien S&P/TSX a enregistré un gain de 12,5 % sur le trimestre. Aux États-Unis, le S&P 500 a progressé de 10,3 % en dollars canadiens (8,1 % en devise locale). Les actions internationales développées, mesurées par l’indice MSCI EAEO, ont avancé de 6,9 % en dollars canadiens (5,4 % en devises locales). Enfin, les marchés émergents ont surperformé avec une hausse de 13,1 % en dollars canadiens (12,5 % en devises locales).
Les marchés obligataires ont pour leur part évolué au gré des décisions des banques centrales et des anticipations de ralentissement économique. Les taux obligataires nord-américains ont reculé en septembre, apportant un certain soutien aux titres à revenu fixe. Toutefois, la volatilité persistante, accentuée par les débats sur la soutenabilité de la dette américaine et par les tensions politiques à Washington, a rappelé la fragilité de l’équilibre actuel.
Au 30 septembre 2025
Variation T3-2025 |
Variation 1 an |
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Indices (%) | ||
Obligations canadiennes | ||
Obligations universelles FTSE Canada | ||
Obligations universelles FTSE Canada | 1,5 ▲ | 2,9 ▲ |
Actions canadiennes | ||
S&P/TSX Composite | ||
S&P/ TSX Composite | 12,5 ▲ | 28,6 ▲ |
Actions américaines ($ CA) | ||
S&P 500 | ||
S&P 500 | 10,3 ▲ | 21,1 ▲ |
Actions internationales ($ CA) | ||
MSCI MSCI EAEO | ||
MSCI MSCI EAEO | 6,9 ▲ | 19,0 ▲ |
MSCI Monde (ex. Canada) | ||
MSCI Monde (ex. Canada) | 9,4 ▲ | 21,0 ▲ |
MSCI Marchés Émergents | ||
MSCI Marchés Émergents | 13,1 ▲ | 21,7 ▲ |
Sources : FTSE International Limited, S&P Dow Jones Indices LLC et MSCI Inc.
Fermeture 30-09-25 |
Variation T3-25 |
Variation 1 an |
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Taux directeur au Canada (%) | |||
Taux directeur au Canada (%) | 2,50 | -0,25 ▼ | -1,75 ▼ |
Pétrole (WTI) | |||
Pétrole (WTI) | 62,37 $ | -4,2 % ▼ | -8,5 % ▼ |
Or | |||
Or | 3 858,96 $ | 16,8 % ▲ | 46,5 % ▲ |
EUR/CAD | |||
EUR/CAD | 1,63 | 1,9 % ▲ | 8,0 % ▲ |
JPY/CAD | |||
JPY/CAD | 0,01 | -1,0 % ▼ | -1,1 % ▼ |
USD/CAD | |||
USD/CAD | 1,39 | 2,0 % ▲ | 3,1 % ▲ |
Sources : Banque du Canada, Bloomberg Finance L.P.
Rendements nets de frais au 30 septembre 2025 (%)
Source : Trust Banque Nationale.
* En date du 25 octobre 2024, le Fonds FÉRIQUE Actions internationales a acquis les actifs du Fonds FÉRIQUE Actions asiatiques dans le cadre d'une réorganisation et les objectifs de placement du Fonds ont été modifiés. Le rendement antérieur à la date d'entrée en vigueur de la réorganisation représente le rendement du Fonds FÉRIQUE Actions européennes (maintenant le Fonds FÉRIQUE Actions internationales) avec ses objectifs de placement antérieurs. La réorganisation et les changements apportés aux objectifs de placement auraient pu avoir une incidence importante sur le rendement du Fonds s'ils avaient été en vigueur pendant toute la période de mesure du rendement.
Titres à revenu fixe
Revenu fixe canadien
Au troisième trimestre, le marché obligataire canadien a évolué dans un contexte de pressions économiques contrastées. La Banque du Canada a maintenu une approche prudente en juillet et en août, avant d’abaisser son taux directeur de 25 points de base en septembre, le ramenant à 2,50 %. Cette décision résulte d’une inflation modérée, mesurée à 1,9 % en août, et d’un affaiblissement économique tangible.
La contraction de l’économie canadienne au deuxième trimestre, marquée par un recul des exportations sous l’effet des nouveaux tarifs américains, avait déjà fragilisé le climat économique. En parallèle, l’investissement des entreprises est resté faible, pesant sur les perspectives de croissance.
Le rendement obligataire fédéral à 10 ans, qui avait progressé en juillet, a terminé le trimestre en repli, après avoir atteint un sommet de 3,6 % au cours de la période, passant de 3,28 % à la fin du deuxième trimestre à 3,17 % à la fin de septembre.
Revenu fixe américain
Aux États-Unis, les obligations ont traversé un trimestre marqué par de fortes fluctuations. Après un été dominé par les attentes d’un assouplissement monétaire, la Réserve fédérale a effectivement abaissé son taux directeur de 25 points de base en septembre, première réduction en neuf mois. Cette décision a entraîné une baisse des taux obligataires, ce qui a soutenu le marché des obligations, puisque la valeur des obligations en circulation augmente lorsque les taux d’intérêt reculent.
Toutefois, la fin du trimestre a été assombrie par la menace d’une fermeture du gouvernement fédéral, prévue dès le 1er octobre si aucun accord budgétaire n’était trouvé. Cette perspective a ajouté un élément d’incertitude supplémentaire : au-delà de l’impact direct sur les dépenses publiques, elle menaçait également la publication régulière de données économiques, telles que le rapport mensuel sur l’emploi, dont la Fed dépend étroitement pour calibrer sa politique. L’éventuelle indisponibilité de ces indicateurs représentait un risque pour la planification de la politique monétaire.
Fermeture du gouvernement américain
Les États-Unis sont officiellement entrés en paralysie budgétaire. Ce type de blocage suspend les services gouvernementaux jugés non essentiels, entraîne des mises à pied temporaires de centaines de milliers de fonctionnaires et retarde la publication de données économiques cruciales comme les chiffres de l’emploi ou de l’inflation. Contrairement à une crise du plafond de la dette, la capacité du Trésor à honorer ses obligations n’est pas remise en cause. L’impact direct attendu sur les marchés financiers est jugé limité à court terme, mais un prolongement de la paralysie ou un durcissement du contexte politique pourraient accroître les risques et amoindrir la visibilité pour la Fed.
Historique des paralysies budgétaires depuis 1980
Dates | Président | Durée (jours) |
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20 - 23 nov. 1981 | Ronald Reagan | 2 |
30 sept. - 2 oct. 1982 | Ronald Reagan | 1 |
3 - 5 oct. 1984 | Ronald Reagan | 1 |
16 - 18 oct. 1986 | Ronald Reagan | 1 |
5 - 9 oct. 1990 | George H. W. Bush | 3 |
13 - 19 nov. 1995 | Bill Clinton | 5 |
15 déc. 1995 - 6 janv. 1996 | Bill Clinton | 21 |
1 - 17 oct. 2013 | Barak Obama | 16 |
19 - 22 janv. 2018 | Donald Trump | 2 |
21 déc. 2018 - 25 janv. 2019 | Donald Trump | 34 |
Source : History, Art & Archives – U.S. House of Representatives1
Au 30 septembre, le rendement des obligations du Trésor américain à 10 ans s’est établi à 4,16 %, en baisse par rapport à 4,24 % à la fin de juin. Cette période illustre un regain d’intérêt pour les investisseurs envers des actifs de qualité, dans un environnement où les craintes politiques ont brièvement dominé les anticipations économiques.
Marchés boursiers
Actions canadiennes
L’indice composé S&P/TSX a enregistré un gain trimestriel de 12,5 %. Cette performance robuste a placé le marché canadien parmi les plus dynamiques à l’échelle mondiale.
Plusieurs facteurs ont contribué à cette progression. D’une part, la vigueur du secteur technologique a soutenu la performance, reflétant l’intérêt persistant des investisseurs pour les entreprises exposées aux nouvelles technologies et à l’intelligence artificielle. D’autre part, la hausse marquée du prix de l’or au cours du mois de septembre a stimulé le secteur aurifère, qui a agi comme relais de performance et de valeur refuge. Enfin, les grandes banques canadiennes ont affiché des résultats solides, consolidant la confiance des investisseurs dans la résilience du secteur financier.

Actions américaines
Malgré les incertitudes politiques et budgétaires, le marché américain a terminé le trimestre sur une note solide. L’indice S&P 500 a affiché une progression de 10,3 % en dollars canadiens et de 8,1 % en devise locale. Les actions américaines ont été portées par la performance continue des grandes entreprises technologiques, dont les revenus ont bénéficié de l’essor de l’intelligence artificielle et de la solidité de la demande dans le secteur numérique.
Parmi les meneurs, le titre Google (GOOGL.O) s’est envolé de près de 40 % au cours du trimestre alors que Nvidia (NVDA.O), figure emblématique de la révolution de l’intelligence artificielle, est devenue la première entreprise au monde à franchir le cap des 4 000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Ces avancées illustrent la domination croissante des méga capitalisations technologiques dans la dynamique boursière américaine et leur rôle central dans la progression de l’indice S&P 500.
Actions internationales
L’indice MSCI EAEO, qui regroupe les marchés développés hors Amérique du Nord, a progressé de 6,9 % en dollars canadiens et de 5,4 % en devises locales.
En Europe, la progression des marchés a été alimentée par des surprises économiques mitigées mais globalement tolérées par les investisseurs. L’inflation en Allemagne s’est révélée plus élevée qu’anticipée en septembre, rappelant que les pressions demeurent malgré l’arrêt du cycle de resserrement de la Banque centrale européenne. Néanmoins, les actions européennes ont signé un troisième mois consécutif de gains, portées par les secteurs industriel et de la santé.
Le Royaume-Uni a également contribué positivement, son marché boursier atteignant un sommet historique grâce à la faiblesse de la livre sterling, favorable aux entreprises exportatrices et multinationales. Au Japon, la Banque centrale a maintenu sa politique ultra-accommodante tout en laissant entrevoir la possibilité d’un ajustement ultérieur. Le raffermissement du yen en septembre a toutefois tempéré les perspectives pour les entreprises exportatrices.
Marchés émergents
Les marchés émergents ont surperformé les marchés développés au troisième trimestre, avec un gain de 13,1 % en dollars canadiens et de 12,5 % en devises locales.
Cette performance remarquable a été soutenue par plusieurs facteurs. En Chine, malgré la persistance d’un PMI manufacturier en territoire de contraction, les anticipations d’un nouveau plan de relance économique ont soutenu le sentiment des investisseurs. L’affaiblissement du dollar américain a également contribué à accroître l’attrait relatif des actifs émergents.
En Inde, les marchés ont poursuivi leur progression, stimulés par des flux de capitaux étrangers et des perspectives de croissance solides. En Amérique latine, les pays exportateurs de matières premières ont bénéficié de la vigueur des ressources naturelles. Plus largement, les investisseurs ont recherché la diversification et des valorisations jugées plus attrayantes dans les marchés émergents.
Perspectives et risques
À l’issue de ce trimestre, plusieurs enseignements se dégagent. La vigueur des marchés boursiers témoigne de la résilience des investisseurs face à un environnement complexe, mais cette progression repose sur un équilibre fragile.
Les principales sources d’incertitude demeurent :
- Les tensions commerciales persistantes entre les États-Unis et leurs partenaires, notamment le Canada;
- La trajectoire de l’inflation, particulièrement en Europe et en Amérique du Nord;
- Les risques politiques aux États-Unis, dont la fermeture potentielle du gouvernement et ses répercussions sur la politique monétaire et la disponibilité des données économiques;
- La capacité des économies émergentes à maintenir leur dynamisme dans un environnement mondial encore instable.
Dans ce contexte, les marchés obligataires resteront sensibles aux décisions des banques centrales et aux signaux économiques. Du côté des actions, la confiance repose en partie sur la continuité des résultats d’entreprises solides.
Conclusion
Le troisième trimestre 2025 rappelle une fois de plus la difficulté de prévoir les mouvements des marchés. Qui aurait pu imaginer, face aux tensions commerciales et aux incertitudes politiques américaines, que les indices boursiers atteindraient de nouveaux sommets en fin de période?
La tentation de réagir à chaud aux nouvelles négatives reste grande, mais l’expérience démontre que céder à la panique ou tenter de synchroniser parfaitement ses entrées et sorties du marché entraîne bien souvent des pertes ou, à tout le moins, un manque à gagner. Les rebonds rapides et inattendus surviennent fréquemment après des périodes de turbulences.
Dans ce contexte, il demeure essentiel de maintenir un plan d’investissement discipliné et aligné sur ses objectifs à long terme. La patience, la gestion des émotions et la diversification restent les meilleurs outils pour traverser les périodes d’incertitude. Plus que jamais, dans un monde où l’imprévu s’impose comme une constante, rester fidèle à une stratégie structurée constitue la clé pour atteindre ses objectifs financiers.
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