Juin 2024 - Incertitudes politiques

Sources : Banque du Canada, Bloomberg Finance L.P. 

Le marché canadien a montré des signes de faiblesse en juin. L’indice composé S&P/TSX a clôturé le mois avec un rendement de -1,4 %, principalement en raison de la performance négative du secteur de l’énergie et des matériaux, en lien avec la baisse des prix des matières premières. Le secteur financier a lui aussi nui au rendement alors que le ralentissement économique et la détérioration de la qualité du crédit ont poussé les banques canadiennes à augmenter leurs provisions pour pertes de crédit (réserves d'argent mises de côté par les banques pour couvrir les prêts d’emprunteurs qui ne pourraient payer leurs dettes). 

En revanche, le marché obligataire canadien a accueilli favorablement la décision de la Banque du Canada de baisser ses taux d’intérêt, cherchant à soutenir l'économie face à une inflation modérée et à des indicateurs de croissance plus faibles. L’indice des obligations universelles FTSE Canada a enregistré un rendement de 1,1 % sur le mois.

Aux États-Unis, la performance du secteur des technologies de l’information a permis au marché d'atteindre des sommets inégalés. En effet, l’indice S&P 500 a atteint son 30^e record cette année et a affiché un rendement mensuel de 3,6 % en dollars américains en juin. Ces gains sont de 4,0 % lorsqu’exprimés en dollars canadiens. Malgré des signes de ralentissement de l’économie américaine et du marché du travail, les investisseurs sont restés optimistes grâce à la possibilité que la Réserve fédérale américaine baisse les taux d'intérêt d’ici la fin de l’année. Le ralentissement de l’inflation aux États-Unis, selon les données publiées à la toute fin de mois, a également renforcé ce sentiment.

Les marchés européens ont été marqués par une forte volatilité, principalement due aux résultats des élections parlementaires européennes et à l'instabilité politique en France, comme mentionné précédemment. De plus, la Banque centrale européenne a révisé à la hausse ses prévisions d'inflation et de croissance, laissant une certaine incertitude sur ses prochaines actions, malgré une première baisse de taux en juin. Finalement, l’indice MSCI Europe a terminé le mois avec une performance de -1,4 % en devises locales et de -1,9 % en dollars canadiens. Tous les secteurs, à l’exception de ceux des technologies de l’information et des soins de santé, ont enregistré des pertes. 

L’indice de référence MSCI tous pays Asie Pacifique a enregistré une performance de 3,1 % en devises locales et de 2,8 % en dollars canadiens. Les marchés asiatiques ont largement bénéficié de la hausse des titres technologiques à Taiwan et en Corée du Sud. En effet, ces titres ont eux aussi profité de la tendance autour de l’IA. En revanche, le Japon a le plus nui à la performance en raison de la montée de l’inflation et des incertitudes concernant la direction de la politique monétaire du pays.

Les marchés émergents ont surperformé vis-à-vis des marchés développés le mois dernier, bénéficiant également de la forte performance du marché taiwanais et sud-coréen. L'indice MSCI des marchés émergents a enregistré un rendement de 4,3 % en devises locales et de 4,4 % en dollars canadiens. L’Inde a également contribué positivement à la performance grâce aux bonnes perspectives de croissance qu’offre le pays. À l’inverse, les élections présidentielles au Mexique ont apporté leur lot de turbulences et entraîné une forte baisse du marché boursier local.