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Nous nous intéressons aujourd’hui à une approche de gestion des risques extrafinanciers de plus en plus présente : l’investissement responsable (IR).
Il s’agit d’une approche qui peut générer une plus-value à long terme pour les investisseurs, comme nous l’avions vu dans notre chronique L’investissement responsable : un levier pour créer de la valeur. La récente progression de l’IR au Canada est impressionnante. Les actifs touchés par cette approche sont passés de 589 à 945 milliards de dollars entre 2012 et 2014, ce qui représente une croissance de 61 % sur deux ans1.
Mais quels sont les enjeux soulevés en ce moment dans ce domaine ?
Plusieurs questions relatives à l’IR ont été mises de l’avant en 2014 et continuent de faire les manchettes en 2015. C’est le cas, entre autres, du transport du pétrole par train et de l’étiquetage des ingrédients OGM.
Les enjeux de gouvernance suivants2 risquent de faire l’objet de débats, particulièrement lors des prochaines assemblées annuelles des entreprises concernées.
Sujet récurrent depuis quelques années, la rémunération des dirigeants de certaines sociétés est jugée excessive. Plusieurs actionnaires souhaitent que les mesures d’évaluation de la rémunération des chefs d’entreprise soient divulguées. D’autres proposent que le ratio entre la rémunération de ces derniers et celle des employés (ratio d’équité interne) soit utilisé pour limiter le salaire des dirigeants.
La Security and Exchange Commission (SEC) pourrait instaurer prochainement une règle forçant les compagnies américaines à faire la divulgation de nouvelles données sur la rémunération, dont le ratio d’équité interne.
En plus de contribuer au problème de rémunération des chefs d’entreprise, l’octroi d’options aux dirigeants représente un sérieux risque de gouvernance. Cette forme de rétribution variable peut entraîner la prise de décisions plus risquées ou davantage axées sur les objectifs à court terme afin de faire hausser rapidement la valeur des actions.
Bon nombre d’entreprises canadiennes pourraient faire l’objet dans les prochains mois de propositions d’actionnaires visant l’élimination graduelle de cette forme de rémunération.
De plus en plus d’actionnaires doutent de la capacité des administrateurs à considérer les enjeux environnementaux, de responsabilité sociale et de gestion des risques dans leurs décisions à long terme. Ils proposent donc d’intégrer aux conseils d’administration un certain nombre de membres dotés de cette expertise afin de mieux gérer ce type de risque.
Au total cette année, une dizaine d’entreprises pourraient être ciblées au Canada par des propositions d’actionnaires en ce sens. La présence d’administrateurs qualifiés dans ces domaines pourrait éventuellement devenir une norme.
S’opposant à certains aspects de la gouvernance d’une entreprise, des actionnaires peuvent exiger des changements à son conseil d’administration. Ils peuvent chercher à faire élire leurs propres candidats ou à obtenir un siège sur ce conseil afin d’avoir un certain pouvoir sur l’entreprise.
Pour de plus en plus de sociétés, l’élection des administrateurs mène à une course aux procurations (proxy fight). Les opposants cherchent alors à regrouper les procurations d’un maximum d’actionnaires afin de faire élire les candidats de leur choix au conseil d’administration. En 2014, plus d’un tiers des sociétés canadiennes ont adopté une politique de préavis sur la nomination des administrateurs afin de mieux encadrer l’exercice du vote dans ce contexte.
L’approche des Fonds FÉRIQUE en investissement responsable
L’IR fait partie intégrante des pratiques d’affaires des Fonds FÉRIQUE depuis près de 10 ans. Cette dimension vient enrichir leur approche globale de gestion du risque de placement. Elle permet en effet de promouvoir les meilleures façons de faire dans ce domaine et d’augmenter ainsi les probabilités de bonne performance financière à moyen et long terme des entreprises dans lesquelles ils investissent.
L’approche des Fonds FÉRIQUE s’articule autour de trois volets :
Comme les actifs sous l’influence de cette approche sont grandissants, l’investissement responsable est un levier de changement de plus en plus important. Les enjeux débattus sont nombreux, et Gestion FÉRIQUE y participe en concordance avec sa Politique d’investissement responsable.
En mettant les questions environnementales, sociales et de gouvernance au cœur de ses priorités, Gestion FÉRIQUE poursuit sa mission de contribuer à la santé financière des ingénieurs tout en reflétant leurs intérêts.
Pour en savoir davantage à ce sujet, consultez notre page sur l'investissement responsable.
1Source : Global Sustainable Investment Alliance (GSIA), Global Sustainable Investment Review 2014.
2Source : Groupe investissement responsable, Enjeux sociaux, environnementaux et de gouvernance d’entreprise 2015